Notre vraie nature
- Solen Lebossé
- 24 oct. 2021
- 4 min de lecture
Connaître sa constitution de base, ou « Prakrti » (en Sanskrit), est indispensable en Ayurveda pour rester en bonne santé. Notre nature se forme lorsque les gamètes de nos parents se rencontrent et que notre âme s’incarne dans l’embryon que nous sommes alors. Elle correspond à notre nature physique (corps), psychologique (esprit) et spirituelle (âme). Qui nous sommes à l'origine. En ce sens, elle est immuable et ne changera jamais (désolée).
Notre prakrti est façonnée par les Doshas, connus sous le nom de Vata, Pitta et Kapha. Ces humeurs circulent dans notre corps et sont responsables de notre métabolisme, des mouvements et changements dans celui-ci. Notre constitution comprend toujours les 3 doshas sans exception. Cependant, la prévalence de tel ou tel dosha est propre à chacun. Nous pouvons avoir un dosha « dominant » c’est-à-dire beaucoup plus actif que les deux autres. Une personne avec une certaine appétence pour le leadership aura sûrement un Pitta dominant. Notre constitution peut aussi être « double ». Par exemple, j’ai deux doshas prédominants qui sont Vata et Pitta, Kapha étant peu présent dans ma prakrti. Certaines personnes ont une constitution « tridoshique », c’est-à-dire que les doshas sont présents de façon égalitaire, mais cela reste rare. Les trois doshas sont comme les Trois Mousquetaires (ou les Drôles de Dames) et ne peuvent pas fonctionner l’un sans l’autre.
Ce qu’il faut comprendre c’est que notre prakrti n’est pas un dosha. Un dosha correspond à un déséquilibre. Pour être en bonne santé, nous devons veiller à ce que notre constitution de base reste stable. Avant notre naissance, nos doshas ne peuvent pas être en déséquilibre. C’est à compter de la naissance que la valse des doshas s’enclenche et que la prédominance de l’un ou de l’autre évoluera toute notre vie. Les doshas sont dynamiques tout comme notre organisme qui n’est jamais le même d’une seconde à l’autre. Ils varient en fonction de la saison, de l’âge et même de la journée ou de notre cycle menstruel. Nous trouvons dans le texte sacré Ashtanga Hrdayam une bien jolie illustration de ce phénomène. Avant la naissance,

les doshas ne peuvent pas nous nuire. Ils sont alors comme le poison dans le corps d’un serpent venimeux : ils sont bien là, mais ne nous empoisonnent pas. Bien sûr, certaines personnes naissent avec une maladie mais cela ne correspond pas à la norme.
Ok, mais ça sert à quoi la « prakrkrtititi » ?
Dans un premier temps, connaître sa constitution permet de rester en bonne santé. On sait quel équilibre doshique nous devons respecter pour être au top. Si vous n’avez pas de déséquilibre ….mamamiaaa ! Il conviendra alors d’adapter vos habitudes en fonction des saisons et de la période de votre vie si vous souhaitez assurer aussi longtemps que Queen Elizabeth. Et oui, l’Ayurveda ne sert pas uniquement à soigner les maladies mais surtout à faire en sorte de rester en bonne santé le plus longtemps possible. Vous me direz : si on doit travailler jusqu’ à 67 ans, il va peut-être falloir tenir la route effectivement.
La prakrti sert aussi de référentiel pour diagnostiquer des déséquilibres. Les doshas peuvent s’accumuler et créer des maladies. L’exercice consistera pour le praticien en Ayurveda à déterminer les remèdes nécessaires pour calmer le dosha en déséquilibre et retrouver notre constitution de base.
Notre prakrti permet aussi de cartographier notre patrimoine génétique. Notre constitution va être impactée par des éventuels déséquilibres doshiques présents chez nos parents lors de notre conception. Par exemple, ma mère a été alitée pendant 6 mois avant ma naissance ce qui a généré du stress chez elle. Un stress qui s’est retrouvé dans la prakrti de bibi sous la forme d’un Vata très …actif. Les maladies de nos parents et de nos ancêtres peuvent aussi se retrouver dans notre prakrti et nous permettre de prévenir des pathologies d’origines génétiques. A savoir que si vous avez un dosha dominant, vous aurez tendance à développer des maladies propres à ce dosha. Par exemple, si vous êtes un(e) vrai Kapha comme on les aime, vous pourriez avoir tendance à prendre du poids facilement ou à développer des maladies des sinus.
Connaître sa prakrti permet de s’accepter et de développer sa compassion envers soi et les autres. Inutile de s’en vouloir si on a tendance à ne jamais finir ce que l’on a commencé. On a juste un Vata relativement présent dans notre constitution. L’idée sera alors de faire de son mieux pour pallier cette faiblesse et devenir une meilleure version de nous-même. Si on a un proche qui a tendance à lever le coude plus que de coutume, nous pouvons relier cela à un déséquilibre doshique, sans être dans le jugement. Il faut se rappeler que nous recevons respectivement de notre père et de notre mère les éléments qui constituent notre corps (sang, foie, organes génitaux etc..). Notre conscience, nos goûts, sens et les autres attributs au-delà du matériel, du physique, viennent de notre âme. Une âme qui a peut-être parcouru un long chemin et commis des actions, bonnes ou mauvaises pour elle, qui auront un impact sur son incarnation. Savoir tout cela permet, à mon sens, d’être dans la compréhension, dans l’acceptation de l’autre et de soi.
Ne me remerciez pas pour le mini cours de SVT :)
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